mardi 20 septembre 2011

Quand je perds pied...


Hier, nous avions rdv chez l'avocat.

Nous arrivons à 16h00. La secrétaire s'étonne et dit au futur-ex : "mais nous vous avons appelé pour décaler le rdv. Maître B. avait une audience qui n'était pas prévue. Et nous vous avons demandé de venir à 19h00". et le futur-ex : "ah oui, c'est vrai !".
Je l'aurais tué.
Ce rdv est pour moi une épreuve excessivement difficile. J'ai le ventre complétement noué. Et il va falloir que j'attende encore 3 heures de plus.

Il m'a ramenée à la maison et il est reparti travailler.
Et là, sans réfléchir, je suis montée dans ma voiture et je suis allée sur son lieu de travail.
Là, j'ai vu la voiture de celle auprès de qui il passe toutes ses soirées.
J'ai attendu.
Je ne savais pas trop ce que je faisais là, ni ce que j'allais faire quand elle passerait devant moi, mais j'ai attendu pendant une heure.
Sa voiture est passé devant la mienne, sans qu'elle me voit.
J'ai démarré, je l'ai suivie.
De loin tout d'abord, et puis j'ai fini par me rapprocher. J'ai vu son regard dans le rétroviseur. Je l'ai vu attraper son téléphone dans son sac pour appeler le futur-ex. Elle a accéléré pour tenter de me semer, sans succès.
Je crois qu'elle a pris peur.
Et je pense qu'elle avait raison d'avoir peur. J'étais dans un état tel que je ne savais pas trop de quoi j'étais capable.
Je voulais qu'elle s'arrête et descende de sa voiture et là, j'aurais déversé toute ma tristesse, toute ma haine, tout ma colère...
Je tremblais tellement que j'avais du mal à garder mon pied sur l'accélérateur.
J'ai grillé 2 feux pour ne pas qu'elle me distance.
Je n'étais plus moi.
Finalement, j'ai compris, d'après l'itinéraire qu'elle a pris, qu'elle retournait sur son lieu de travail. Effectivement. Et le futur-ex nous attendait. Il s'est approché de ma voiture, je suis descendue. Elle en a profité pour fuir.
J'ai hurlé à l'ex : "alors, tu viens défendre ta petite chérie ?"
Et lui m'a répondu "Non, je veux seulement t'empêcher de faire une connerie."

Il a raison.
Parce que je crois que j'aurais effectivement pu faire une grosse bêtise.
J'ai perdu pied.
Je suis devenue incontrôlable.

Le RDV chez l'avocat, après cet épisode, a été encore plus difficile pour moi.
J'ai la garde des enfants. Il reste à définir le montant de la pension alimentaire...
et bla bla bla...
Qu'est-ce que je me fous de tout ça.
Je n'ai rien demandé moi.
Je ne voulais pas ça.

Il m'a rendu les clés de la maison. C'est encore un peu la sienne mais il n'y vit plus.
Et je ne veux plus qu'il vienne, quand il veut, comme ça...

Il m'a déposée à la maison, et là, j'ai été prise d'une angoisse : j'étais sûre qu'il allait chez elle. Je l'ai suivi.
Bien sûr, il m'a vue. Il  est allé chez lui. Nous avons parlé pendant 2 bonnes heures. Il comprend ce que je ressens. Il comprend mes réactions... mais il est passé à autre chose.
Est-ce que c'est son démon de midi ? peut-être, mais de toute façon, maintenant, il est trop tard.
Je suis rentrée épuisée, effondrée.
Je sais qu'après mon départ, il a dû la rejoindre pour la consoler de ces émotions de l'après-midi.

Le réveil a été très très difficile.
Je les imagine ensemble, tout le temps. Je n'arrive pas à me sortir ces images de la tête. Je voudrais qu'on puisse me prescrire un médicament miracle qui fasse que je ne pense plus à ça et que j'arrive à avancer sans lui.
Je me rends compte que dans mes moments de détresse, comme cet après-midi en voiture, je ne pense plus au danger. Je ne pense pas aux conséquences. Je ne pense pas aux enfants. C'est dramatique. Il faut que je me reprenne... mais comment ?

J'ai rdv cet après-midi chez le médecin. Il faut que je me fasse aider. il faut au moins que j'arrive à dormir. Peut-être que ça me permettrait d'avoir les idées plus claires en journée.

J'ai supprimé son contact dans ma messagerie, ce qui fait que je ne vois plus quand il est connecté ou non.
J'hésite à également supprimé son numéro de mon portable.
Après tout, les enfants l'ont.
Peut-être que de cette façon, je ne serai plus tentée de lui écrire ou de l'appeler.
Il dit que je le harcèle.
Ne plus lui écrire, ne plus lui téléphoner, ne plus entendre sa voix... et ne plus l'imaginer avec elle.

6 commentaires:

  1. Là l'aide est nécessaire. Dans le contexte du "deuil" tu es entre colère et peur. Il te reste un peu de chemin à faire, et tu ne le franchiras pas seule sans dégâts.

    Ce que tu as fais, suivre, vouloir savoir, avoir en tête, je l'ai fait aussi (avant que je ne parte, parce que lui m'avait trompé). Je l'ai fait, donc je ne peux te le reprocher. Je peux juste te dire que c'est pire en le faisant. Que c'est sordide au mieux, vaudevillesque au pire, et que vraiment ça ne sert à rien qu'à te faire encore plus de mal.

    Pour te reprendre, tu vas voir un psy, pour qu'il te donne les clés quand arrive ces angoisses, ces moments de détresse. Parce que le problème c'est pas tant que tu oublies le danger, que tu oublies tes enfants, c'est qu'ils peuvent te faire passer pour "dingue" et que tu perdes encore plus que tu n'as perdu. Qu'ils intentent une action en justice contre toi, et là, tu serais encore plus dans la merde.

    Le n° de l'ex, je l'ai, comme ça quand il appelle je le sais (il appelle de temps en temps pour des conneries) et je ne réponds pas. Il me laisse un message (ou pas) que j'écoute quand je me sens capable de répondre sans faire d'ânerie et sans me "desservir".

    Un dernier conseil, prends toi un avocat rien qu'à toi. Un dont tu maitriseras l'emploi du temps et le contact (tu as parfaitement le droit de mettre la procédure en attente, ça ne changera pas grand chose à mon avis sur le délai). Un qui prendra en charge le nécessaire et qui aura TA version.

    Ce sera ton premier acte d'indépendance. Et que ça, symboliquement, ça te sera utile.

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  2. Je rajoute, quand bien même tu garderais le même avocat (et vraiment je trouve quand même que c'est une bêtise, sauf si tu n'as pas les moyens de régler ses honoraires, ce que je comprendrais), va de tes propres moyens, toujours, à partir de tout de suite et pour le reste, va seule, avec une amie, mais coupe le cordon, plus jamais il ne te conduit nul part, plus jamais tu ne dépends de lui. Plus jamais !

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  3. oui, je sais, des pages, je peux en faire des pages... Désolée... Bises !

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  4. Vas-tu mieux ? Le médecin at-il pu t'aider ?

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  5. C'est difficile de se dire que l'autre, elle, n'y est pas pour grand chose....Mais je comprends que la souffrance fasse faire n'importe quoi...

    Je suis assez d'accord sur le fait qu'il me semble qu'il faudrait que tu fasses seule : avocat, trajet, et le reste. C'est compliquer de fonctionner encore ensemble comme avant, dans une décision unilatérale; Tu peux être d'accord pour un divorce à l'amiable, et avoir ton avocat, et ça me semble même être nécessaire....Pour l'instant il comprend ta souffrance et il semble arrangeant pour les décisions de garde et de pension, mais....si il change d'avis ? Et puis il faut que tes intérêts soient défendus par qq1 qui est à tes côtés et pas à vos côtés. Enfin...je crois.
    Je sais que c'est difficile de ne pas les imaginer ensemble, mais penses tu qu'un homme qui "sort" de 20 ans de vie commune (désolée si je me trompe dans la durée :-)) a envie de s'y recoller ?? Ils aspirent en général à la liberté....En tout cas, je comprends à quel point c'est difficile. Tout est allé si vite...

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  6. Je comprend ta colère, et cette décision de la suivre.
    Je ne sais pas ce que je serais capable de faire, jusqu'où j'irais...mais je pense que ce serait assez extrême... je suis une gentille par nature, mais je deviendrais assez méchante.

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