samedi 17 septembre 2011

Quand il m'a quitté...

Il est 23 heures. Je le surprends au téléphone. Avec elle.
Et là, tout s’écroule.
Il déballe tout : quelque chose s’est cassé dans notre couple il y a longtemps.  Ses sentiments pour moi ne sont plus les mêmes qu'avant. Il n’a jamais réussi à recoller les morceaux. Et puis elle est arrivée dans sa vie. Il s’entend tellement bien avec elle. Il a des sentiments pour elle mais est-ce que ce n'est pas un « coup de sang » ou le démon de midi qui se réveille.
Il ne sait pas.
Il part en Allemagne pendant une semaine pour son boulot. Ça va lui permettre de réfléchir.
Mais réfléchir à quoi ? A l’issue de notre couple ? A ce qu’il envisage avec elle ?

La vie n’est pas juste.
La vie à deux n’a pas toujours été facile. J’ai supporté des choses que peu de femmes auraient supportées. Je suis toujours restée. En gérant tout dans la maison, j'ai fait en sorte qu'il puisse se consacrer à sa création d’entreprise, à ce qu’il puisse être disponible et qu’il ait du temps. Je me suis occupée des enfants, de la maison, du jardin… de tout !
Pour quel résultat ? Pour qu’au final il craque pour sa jeune assistante de 30 ans…
Il balaie 22 ans de vie commune pour une fille qu’il connait depuis 2 mois seulement.

Est-ce qu’après tant d’années, l’amour peut  être encore passionnel, encore si fort qu’on n’a jamais aucun doute sur son couple.
Je ne sais pas.
Je ne sais plus. Il est en Allemagne pour la semaine. Je suis comme en sursis. Quelques jours de répit avant de sombrer à nouveau.
Toutes mes larmes ne résoudront rien.

Il faut que je sois forte, courageuse. Alors que c’est moi qui devrait être le pilier de la famille, ce sont mes enfants qui me portent à bout de bras. Ils ont besoin de moi, autant que j’ai besoin d’eux. J’ai l’impression de n’avoir plus qu’eux.

Je suis bien entourée c’est vrai. Par ma famille, mes amis, même par sa famille à lui.
Pourtant, je me sens seule. J’ai envie de me blottir contre ce corps que j’ai négligé ces derniers mois et qui aujourd’hui s’éloigne.
Ou peut-être est-ce lui qui m’a oubliée peu à  peu.
Qui est responsable de ces sentiments usés par les années et par les crises que nous avons traversées.
Je l’aime.
Je n’y peux rien.
On me dit que je vais rebondir, que je vais m’en sortir.
Peut-être...

Je suis à moins de 2 heures de son retour…
Je suis dans un état de stress comme jamais. Je n’ai plus beaucoup d’espoir.
Depuis que nous sommes ensemble, soit 22 ans, c 'est la première fois que nous restons si longtemps sans se donner de nouvelles. 5 jours sans entendre sa voix.
Il a dit qu’il avait besoin d’air, j’ai respecté sa volonté. Je n’ai pas appelé. Pas écrit. 

J’ai relu tous ses messages. J’ai repassé chacune de ses paroles dans ma tête. Je n’ai plus d’espoir.
Je sais comment ça va se passer : il va arriver, embrasser les enfants mais pas moi. Il va leur raconter qu’il a vu plein de choses intéressantes pendant son séjour…  et puis les enfants vont aller se coucher et nous allons parler. 

C'est exactement de cette façon que les choses se sont passées.
Il est entré.
Je l'ai regardé.
Il m'a dit "bonsoir" sans m'embrasser.
Et là, il n'a pas eu besoin de parler, j'ai compris que c'était fini.

Les jours qui ont suivi ont été horribles.
Il passait ses journées avec elle, puis il rentrait  la maison.
Ce n'était pas possible pour moi, trop insupportable. Pour éviter que la situation ne s'envenime, je lui ai demandé de partir vivre ailleurs. La maison n'est pas un hôtel. Je ne suis pas sa colocataire.

Qu'est-ce qui est le plus difficile ?
Ne pas savoir où il est ? Ce qu'il fait ? Avec qui ?
Ou vivre à côté de lui alors que dans sa tête il est déjà très loin.

Il culpabilise. Il est triste pour moi. Il ne voulait pas ça. Il est désolé. Combien de fois ai-je entendu cette phrase "je suis désolée".
Et moi, je réponds, tantôt agressive, tantôt désespérérée.

J'ai suis partie de chez mes parents pour m'installer avec lui. J'ai grandi avec lui. Jamais je n'ai vécu seule. J'ai passé la moitié de ma vie près de lui. Comme je vais faire maintenant ?

Maintenant, je veux que tout se passe vite, que tout se règle au mieux et surtout pas au détriment des enfants.

Je vais apprendre à vivre sans lui. Je n'ai pas le choix.

5 commentaires:

  1. Tu le dis toi même.
    Tu va apprendre à vivre pour toi.
    Ma maman m'a appris qu'il ne faut jamais compter sur un homme. (Et pourtant elle est mariée et heureuse avec mon père depuis presque 40 ans !). On peut l'aimer, on peut le chérir, vois l'idolatrer....mais jamais en dépendre. Sinon, on a plus de vie.
    je te souhaite plein de courage pour les jours qui viennent !

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  2. Ça peut arriver à chacun et chacune d'entre nous à chaque instant. Tu ne te berces pas d'illusions, c'est ce qui te sauvera je pense. Tiens bon et si j'osais ce conseil un peu trivial, ne lâche rien au niveau matériel même si tu veux en finir vite.
    A bientôt !

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  3. C'est moi qui suis partie il y a 10 ans. Parce que comme ton ex, je n'avais plus de sentiments, enfin si mais de la haine, de la peur, de la colère, plus d'amour ni de respect. J'ai balayé moi aussi 12 ans de vie commune, quasi en 4 mois. Parce qu'en autre, je n'en pouvais plus d'être seule à tout gérer.

    Hermione a raison, ne lâche rien au niveau matériel. C'est ta sécurité et celle des enfants - même s'ils sont grands. Sinon la rancoeur va se rajouter à la détresse et ce n'est pas une bonne idée.

    Il va falloir que tu réfléchisses aussi à pourquoi ça vous est arrivé, à vous deux. Pas juste à toi, parce que lui aussi est concerné, il n'est pas parti sans raison - et l'autre n'est pas une raison, juste un déclencheur.

    Aujourd'hui, au bout de 10 ans, j'ai appris de mes erreurs de l'époque. Et franchement, ça aide à vivre mieux. Je rejoins Mamanlit, on peut aimer un homme, mais on ne doit en aucun cas en dépendre, ni avoir peur de vivre seule. Ma cops Christelle te dirait "la peur n'évite pas le danger, et franchement c'est pas ma trouille qui va m'empêcher de faire les choses !"

    Bon courage, vraiment, bon courage.

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  4. Je rejoins les autres.
    De toutes façons, soyons honnête, les mois à venir vont être durs sur tous les plans alors ne lâche pas ce qui te semble peut-être secondaire aujourd'hui car plus tard tu le regretteras !

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  5. Et ben moi, je comprends qu'on dépende d'un homme, affectivement -puisque tu bosses, donc c'est pas matériel - quand ça fait aussi longtemps qu'on vit avec, et qu'on a quasi connu que lui. Comment s'attendre à ce genre de fin, et comment s'y préparer ???? Impossible. Je dis ça alors que je n'ai pas vécu ça. Mais les grandes leçons on les retiens, quand justement, il t'arrive une bonne grosse emmerde, qu'on s'en sort et qu'on prend du recul. Mais là, maitenant, c'est la panique et c'est bien normal. Gérer sa souffrance, celles des mioches et les humeurs du futur ex qui n'a pas de raison d'être plus fin et plus pédagoque qu'avant avec les enfants (alors que bordel il peut comprendre qu'ils sont malheureux et que ce n'est pas simple de mettre les modes de visite en route -surtout pour des ados....-), et ben c'est pas de la tarte.....Je te souhaite un futur ex moins abruti que mon futur ex beauf, qui tourne limite psychopathe :-) (alors là, il y a du lourd et un blog de folie à faire !!) et puis, continue à écrire, ça aide à prendre du recul, et à parler aux copines. bises et plein d'ondes positives.

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